Ces deux journées ont rassemblé une trentaine de stagiaires et animateurs-trices, tous-tes impliquées dans la défense des intérêts des travailleurs-euses du secteur privé, des militant·es participant à des permanences juridiques, des defenseurs·euses ou des conseiller·es prud’homme.
Journées construites autour de débats en plénière sur la pratique au sein de l’institution prud’homale et à son avenir, ainsi que sur des temps d’ateliers abordant une sélection des principales thématiques du droit du travail vues en conseil et/ou abordées par les salarié-es, elles ont été l’occasion de nombreux échanges entre pratricien-nes de la défense juridique sur les stratégies à mettre en œuvre.
Elles ont également permis d’ approfondir des points réglementaires difficiles. Elles ont ainsi constitué un vrai moment de formation pour les équipes et plus particulièrement les nouveaux/elles conseiller·es permettant de mesurer les rapports de force au sein même de l’instance et déjouer les pièges qui peuvent y être tendus.
Témoignages des camarades Yacine, Aziz et Frédéric sur ces journées:
De manière générale:
C'est une formation très enrichissante (...) ça permet de constituer des bons dossiers, on en tire que du positif, on apprend toujours et nous motive à participer aux prochaines formations avec d'autres collègues de notre secteur.
Le juridique est souvent vu comme étant très compliqué...qu'en pensez vous?
Je suis conseiller prud'homal et j'étais gardien d'immeuble, c'est grâce aux formations que je suis aujourd'hui conseiller prud'homal. J'ai été formé alors que j'ai commencé de rien du tout, on vit dans un monde de classes sociales on a les prolos et les bourgeois, peut importe comment on voit les choses, vous avez forcément la partie forte et la partie faible donc si chaque camarade ne fait pas un minimum de formation il sera amené toute sa vie à tomber dans les pièges.
Quelle différence entre une formation avec un cabinet d'avocats et notre formation interne?
Au syndicat la formation est faite de manière généreuse et les camarades sont là pour partager le vécu et c' est beaucoup plus riche. On croise des camarades qui sont expérimentés, ça nous permet d'échanger les connaissances et les savoirs et il y aussi le côté convivial!
Que dire aux camarades qui soulignent que le juridique c'est que de l'individuel et c'est uniquement l'outil du bourgeois?
Le juridique est un outil qu'il faut utiliser sans en être dupe, mais il faut l'utiliser. C'est un outil qui reste de la justice bourgeoise et les lois avec le Barème Macron nous sont de plus en plus défavorables, mais il y a quand même 70 à 80% des dossiers qui sont gagnés aux prud'hommes par les salariés! Il faut que ça soit un outil collectif, que les salariés s'en parent de cet outil, que l'action juridique soit en lien avec les salariés dans les entreprises. On ne doit pas devenir des avocats gratuits sur des dossiers individuels qu'on aligne en se félicitant d'être devenus des super spécialistes, mais on doit faire des dossiers en lien avec les équipes syndicales de terrain, en leur disant, c'est quand même un outil, mais tout en rappelant que le meilleur outil et beaucoup plus costaud reste la grève.