Ce ne sont pas les chiffres officiels mensuels du chômage qui comptent pour apprécier la situation réelle et la pertinence des politiques publiques, mais les tendances lourdes sur une longue période.
Les 23 800 chômeurs en moins de la catégorie A (sans aucune heure travaillée) pour le mois de septembre occultent une réalité autrement insupportable à savoir la précarisation généralisée.
Le nombre de chômeurs-euses de longue durée explose avec plus de deux millions de personnes ainsi que les embauches en CDD ou en intérim de très courte durée, notamment pour les moins qualifiées et les plus jeunes.
Les emplois d'avenir ou contrats de génération, énièmes « contrats aidés », sont des contrats la plupart du temps précaires – et contribuent à renforcer l'idée que les « jeunes » seraient une variable d'ajustement pour les entreprises. Ce n’est pas non plus le développement de la précarité dans la fonction publique favorisé par l’Etat qui va donner des perspectives d’emplois stables et des moyens pour un service public de qualité.
Si on additionne toutes les personnes en sous-emploi, le temps partiel imposé pour les femmes, les radié-es de Pôle emploi, les non inscrit-es par découragement, le chiffre réel est proche de huit millions de chômeurs-euses.
Cela n’empêche pas le MEDEF et une partie des organisations syndicales de négocier toujours plus de reculs sociaux. A cet égard les négociations de la prochaine convention UNEDIC sont à haut risque et nécessiteront la mobilisation conjointe des organisations syndicales et des associations de chômeurs-euses qui refusent les incessantes régressions des droits sociaux. L’Union syndicale Solidaires soutient la manifestation des associations qui aura lieu le 5 décembre.