Depuis le 3 août, des groupes d’extrême-droite mènent dans de nombreuses villes de l’Angleterre, du Pays de Galle et de l’Irlande du nord des attaques racistes : islamophobes, négrophobes et anti-asiatiques.
Des foules racistes s’en prennent aux personnes racisées, aux mosquées et aux hôtels pour demandeur⸱ses d’asile, souvent en présence des occupant⸱es, avec l’intention de les brûler. Les assaillant⸱es, arborant des symboles fascistes et nazis, défendent des projets nationalistes et de refus de l’immigration. Des agressions graves ont été filmées, accompagnées de cris tels que “tuez-les”. Ils et elles utilisent une attaque tragique dans une école de danse à Southport, où 3 fillettes ont été tuées, pour justifier leur violence.
Ces violences ciblent des minorités raciales et sont animées par une intention meurtrière. Elles sont impulsées par des groupes d'extrême droite et néo nazis qui agrègent au-delà de leur cercle une partie de la population, notamment via les appels qu’ils diffusent sur les réseaux sociaux (comme Tommy Robinson suprémaciste blanc et soutien du génocide des palestinien-nes). Cette vague a en effet été déclenchée après une fausse rumeur accusant un migrant musulman de l’attaque à Southport, malgré la réfutation de la police.
Même si le tueur avait été un migrant musulman, cela n’aurait en rien justifié ces violences. Cette stratégie structurante des rhétoriques fascistes relèvent de l’essentialisation raciste, en utilisant un acte attribué à une personne racisée et immigrée pour construire une figure généralisante d’ennemi intérieur. Ces événements montrent que les vérifications des faits (fact-checking) ne suffisent pas face aux fakes news qui exploitent des préjugés racistes.
De nombreux médias français minimisent ces attaques en les qualifiant d’émeutes et en négligeant la menace raciste. En effet, en France aussi, nous faisons face au même racisme enraciné, à des groupes d’extrême droite organisés, et à des personnalités politiques jouant avec le feu, pouvant se traduire par des attaques violentes de même nature. Il est donc crucial de combattre partout, tout le temps le racisme pour empêcher ses expressions violentes.
L’Union syndicale Solidaires soutient les mobilisations contre ces attaques, notamment celles des syndicats britanniques comme RMT, FPU, UCU et PCS et des groupes antifascistes, qui condamnent fermement le racisme et la violence mais aussi mettent en avant la solidarité massives dans les initiatives d’autodéfense et de reconstructions des lieux détruits.
RMT (Rail, maritime et autres transports) : "Les dirigeants syndicaux doivent montrer qu'ils s'opposent au racisme, à la bigoterie, au sectarisme, à tout ce qui divise leur communauté, et non pas aux réfugiés et aux migrants.”
FPU (Pompiers) : “Cette situation se prépare depuis des décennies. Les politiciens et les médias traditionnels ont attisé la haine anti-migrants et l'islamophobie tout en réduisant le niveau de vie de la plupart des gens.”
UCU (Universités et collèges) : “Nous applaudissons tous ceux qui ont rejoint les nombreuses manifestations contre l'extrême droite. Nous encourageons les membres de l'UCU et tous les syndicalistes à continuer à s'opposer à l'extrême droite et à soutenir les mosquées locales et les groupes communautaires.”
PCS (Services publics et commerciaux) : “Notre mouvement est engagé dans un programme de lutte contre le racisme, nous condamnons la violence, nous condamnons ceux qui ont créé cette fosse septique de racisme acceptable et d'islamophobie dans notre politique et nos médias ; on ne peut jamais pacifier l'extrême droite, nous devons nous unir pour la vaincre partout où elle lève sa tête hideuse.”
L’extrême droite prépare de nouvelles attaques. Face à cela, les organisations syndicales et antiracistes s’organisent pour protéger les communautés. Une grande journée de mobilisation contre l’extrême droite et le racisme est prévue le 10 août.
L’Union syndicale Solidaires exprime son soutien aux mouvements qui organisent l’autodéfense populaire contre le racisme et le fascisme.