Ce dimanche 3 mars 2024 un rassemblement "pour une autre agriculture" à l'initiative de la Confédération Paysanne, Attac, Bio 63, Terres de Liens, le CIVAM et StopUrba. Solidaires Auvergne avait été sollicité par Attac pour prêter une sono. Étant données les revendications de l'évènement et la présence d'Attac et de la Conf' dans l'organisation, nous avons manifesté notre soutien à cette mobilisation et mis à disposition notre sono.
À 11h, près de 200 personnes étaient rassemblées (dont une dizaine de Solidaires) dans un froid de saison dont on n'a plus trop l'habitude pour écouter les différentes prises de paroles des orgas. Notre intervention a été saluée par de nombreuses personnes qui sont venues en témoigner.
Texte de l'intervention de Solidaires Auvergne :
Je vais parler au nom de l'union syndicale Solidaires. Nous sommes une union interprofessionnelle de travailleureuses salarié-e-s, de lutte et de transformation sociale. Des salarié-e-s du privé et du public, dont dans des grandes entreprises de l'agro-industrie où nous luttons contre le patronat, dans le secteur associatif ou de la recherche publique, comme c'est mon cas à l'INRAE, ou encore des salarié-e-s agricoles.
Solidaires tenait à assurer ici tout son soutien à cet événement et aux luttes menées par nos camarades d'Attac et de la Conf' Paysanne. L’année dernière, pendant la mobilisation historique pour sauver nos retraites des prédateurs capitalistes, nous avons insisté pour l’entrée de la Conf' dans l'intersyndicale, en vain et bien seuls. Nous avons tenu bon pour leur permettre d'intervenir tout de même en fin de manifestation. Pour nous, en effet la Conf', c'est bien un syndicat de travailleureuses, et qui luttent avec nous pour une transformation sociale, plus juste, plus solidaire et internationaliste.
En parlant de lutte en commun, on se retrouvera le vendredi 8 mars pour la journée internationale de lutte pour les droits des femmes. Dès 16h, des animations ici place de Jaude et on part en manifestation vénère à 18h. On se retrouvera également le lendemain, 9 Mars, en solidarité avec le peuple palestinien à 15h.
La mobilisation agricole actuelle révèle l’impasse du mode de production capitaliste. Si le gouvernement laisse faire certains blocages et dégradations, là où les militant.es des mouvements sociaux et écologistes sont violemment réprimés, c’est par le poids des lobbys patronaux comme la FNSEA et la construction de clientèles électorales. Les réponses populistes qui risquent d’être apportées contre « les normes environnementales » par exemple, du gouvernement à l’extrême droite, ne feraient qu’accentuer la fuite en avant. Car il faut bien le rappeler : l'extrême-droite est l'ennemi des travailleuses et des travailleurs, des femmes, des migrants mais également des paysan-ne-s.
Au contraire, il faut prendre des mesures pour que les paysan-ne-s puissent vivre correctement : aucun produit agricole ne doit pouvoir être acheté en dessous de son prix de production. La façon dont est élaborée la nourriture, l’impact sur les populations et sur l’environnement doit être pris en compte. Il est même possible de créer de nouveaux droits. Notre Union syndicale questionnera la sécurité sociale de l’accès à l’alimentation lors de son prochain congrès national le mois prochain à Toulouse.
Dans la dernière saignée de 10 milliards d’€ du ministre de l’économie Bruno Lemaire, c’est 2 milliards en moins pour l’écologie et presque 1 milliards en moins pour la recherche. De l’argent en moins pour améliorer l’outil de travail des paysan-ne-s et préserver notre écosystème. Alors que si on veut des sous, on a quelques idées. Dans les 200 milliards d’aides publiques aux entreprises, on doit pouvoir la réduire pour les grandes entreprises qui ne respectent pas leurs salarié-e-s ou l’environnement. Comme quoi, la courtoisie de Bruno Lemaire qui « demande » aux grands patrons un geste en vain, sait se transformer en un coup de crayon en une violence inouï. Il ne tient qu’à nous à gagner le rapport de force pour faire cesser cette domination insupportable.
Pour l’Union syndicale Solidaires il faut sortir des traités internationaux de libre échange qui détruisent l’agriculture paysanne. C’est l’enjeu de la relocalisation en France des productions agricoles avec le maintien d’une agriculture paysanne plus sobre en transport et intrants. Nous pouvons changer de modèle et aller vers la création de centaines de milliers d’emplois dans le monde paysan, tout en répondant aux enjeux environnementaux majeurs.
Avec l’Alliance Écologique et Sociale, Solidaires porte notamment l’idée de construire une véritable démocratie agricole et alimentaire transparente, de gagner le même droit pour tou-te-s à une alimentation saine et de qualité tout en renforçant la souveraineté alimentaire.
Dans cette mobilisation, nous sommes aux côtés de la Confédération paysanne. Ces questions nous concernent toutes et tous : la production de nourriture et de produits alimentaires est essentielle à nos vies ! Alors, on continuer de lutter ensemble contre les méga-bassines, contre la fuite en avant de l’agriculture capitaliste, pour une paysannerie au service du vivant et pour une société plus juste. En lutte !