Du jamais vu !
Cela fait certes des années que la politque de visas, délivrés au compte-goute, provoque la colère de nombreux jeunes Africain.nes. Suspendre les visas des artstes malien.nes, Nigérien.nes et Burkinabé.es et couper ainsi toute coopératon avec ceux/celles-ci telle est donc, sur instgaton d'Emmanuel Macron, l'inique feuille de route des DRACs.
Le 14 septembre, elles ont expédié un oukase aux structures culturelles : « tous les projets de coopératon qui sont menés par vos établissements ou vos services avec des insttutons ou des ressortssants de ces trois pays doivent être suspendus, sans délai, et sans aucune excepton. Tous les soutens fnanciers doivent également être suspendus, y compris via des structures françaises, comme des associatons par exemple. De la même manière, aucune invitaton de tout ressortssant de ces pays ne doit être lancée. A compter de ce jour, la France ne délivre plus de visas pour les ressortssants de ces trois pays sans aucune excepton, et ce jusqu’à nouvel ordre ».
Ces mesures scandaleuses, en metant en péril la venue de plusieurs artstes, vont impacter considérablement l’organisaton de certaines manifestatons culturelles véritablement prises en otages. Il en est ainsi de la 40e éditon des Francophonies de Limoges qui faisait justement la part belle à la culture africaine, du festval Sens Interdits qui se déroule à Lyon du 14 au 28 octobre 2023, qui doit accueillir plusieurs spectacles en provenance du Mali, du Festval « C’est comme ça, » qui devait accueillir à Château-Thierry des chorégraphes et danseurs Burkinabés (bloqués faute de visas) a du 16 septembre au 7 octobre.
Ces mesures sont imbéciles car elles n’ont aucun sens d’un point de vue artstque. Elles frappent des artstes qui ne sont pas responsables des coups d’État dans leurs pays respectfs et qui sont souvent les premières victmes de ces régimes autoritaires. Elles sont incompréhensibles car elles s'en prennent à des artstes qui font vivre la culture entre les peuples. Malgré les guerres et les tensions, la France pouvait s’enorgueillir jusqu’ici de maintenir un lien, une coopératon avec les artstes du monde enter. Emmanuel Macron bafoue d'ailleurs ses propres principes. N'est-ce pas lui qui, le 27 février, en déclinant les priorités de sa politque africaine, déclarait que « les artstes devaient y jouer un rôle prépondérant ».
Indignation du monde de la culture : les artistes ne sont pas une menace
Un large ensemble d'artstes, de représentant·es de structures culturelles, d'organisatons syndicales (dont l'intersyndicale culture) et d'élu·es ont immédiatement dénoncé cete directve gouvernementale qui porte ateinte à la liberté culturelle et se sont déclarées pleinement solidaires des artstes nigériens, burkinabés et maliens. Une directve qui bafoue les engagements internatonaux de la France et notamment ceux de la conventon 2005 de l’Unesco sur la protecton et la promoton de la diversité des expressions culturelles. Une directve qui ouvre la voie à tous les arbitraires futurs limitant la liberté de programmaton, la diversité culturelle et son métssage qui ne saurait être administrée par le Quai d'Orsay.
Face à l’indignaton légitmement suscitée, le camp présidentel a commencé maladroitement à rétropédaler dès vendredi tout en s'enfermant dans le déni. La ministre des afaires étrangères a tenté de minimiser la portée de la mesure. La ministre de la culture a précisé qu’aucune déprogrammaton d’artstes, de quelque natonalité que ce soit, n’avait été demandée mais ... qu’il était aujourd’hui matériellement impossible de délivrer des visas pour venir en France, alors que les prestataires sont toujours ouverts ! Elle a assuré que cete décision n’afectait pas les artstes - bien rares- qui seraient déjà ttulaires de visas ou qui résident en France ou dans d’autres pays.
Quant à Emmanuel Macron en personne, il a pratquement dément le courrier de la DRAC. « Lorsqu’on dit qu’il n’y aura pas de visa ou qu’on annule tous les événements qui seraient faits en France avec tous les artstes venant du Burkina Faso, du Mali ou du Niger : c’est faux, ça ne se passera pas », a-t'il assuré en déplacement à la collégiale de Semur-en-Auxois, ajoutant que « la vocaton de la France, c’est d’accueillir les artstes, les intellectuels et de pouvoir justement les faire rayonner en toute liberté ». Alors que dans le même temps, il vient de suspendre la délivrance de visas pour les étudiants du Niger, du Burkina et du Mali !
SUD Culture Solidaires appelle la ministre de la culture
à ne pas défendre l'indéfendable en demandant aux DRACs de retirer leur courrier ,
à promouvoir immédiatement et avec conviction une politique culturelle et artistique qui ne soit pas marquée du sceau d'une infâme discrimination,
à accueillir, aujourd'hui et demain, les artistes du monde entier.