Monsieur Jean-Pierre Farandou,
L’heure est grave ! L’extrême droite s’est rapprochée plus que jamais du pouvoir et, logiquement, le Rassemblement National qui porte un projet raciste nous fait penser à une période très sombre de l’histoire de notre pays.
Nous nous permettrons de reprendre une de vos publications d’il y a quelques jours sur un réseau social : « En 1944, la jeune SNCF n’avait que 6 ans d’existence, mais déjà son histoire – toute son histoire – s’inscrivait dans celle de la France. […] Les cheminots de la SNCF ont alors été confrontés à des choix difficiles : fallait-il détruire son outil de travail pour freiner les forces ennemies ? Tirer avantage de sa liberté relative de déplacement pour aider la Résistance, au risque de représailles ? Parmi les 500 000 cheminots que la France comptait alors, nombreux sont ceux qui ont répondu « oui » avec courage à ces questions, souvent au péril de leur vie ». C’est sûrement sous votre impulsion, quand nous vous lisons, que la direction de l’entreprise publique SNCF s’est engagée dans la Mission Libération.
La fédération SUD-Rail ne peut que soutenir cette volonté de ne pas oublier cette Histoire, de la transmettre ce qui doit nous permettre d’expliquer le présent, de le justifier et de l’éclairer.
Si, Monsieur le PDG, nous vous interpellons ce jeudi 27 juin 2024, c’est pour dire « un grand bravo » à ces dirigeant·es (de l’ESB TGV Sud-Est, de Dijon, de Marseille …) qui, depuis quelques jours, veulent interdire, dans les gares et sur nos lieux de travail, les informations syndicales qui expliquent les dangers de l’extrême droite.
Ces représentant·es de la direction SNCF commencent déjà à durcir le ton face à des cheminotes et cheminots, engagé·es ou pas dans une organisation syndicale, ayant décidé d’affirmer en toute indépendance leur refus de basculer dans la société proposée par l’extrême droite.
Avec gravité, nous souhaitions partager avec vous Monsieur Farandou notre colère suite à ces comportements managériaux. Seriez-vous prêts à autoriser le disciplinaire pour permettre à certain·es membres de l’encadrement d’étouffer notre liberté d’expression ? La fédération SUD-Rail a choisi son camp dans cette période cruciale et nous soutiendrons tou·tes celles et ceux qui refusent de plonger vers l’abîme.
Veuillez recevoir, Monsieur le Président, nos salutations syndicales et antifascistes.