Bulletin N°5 : Quel avenir pour les salarié-es du commerce ?

EDITO

Pendant que tous les médias ont les yeux rivés, à juste titre, sur les journées de mobilisation contre le projet de réforme des retraites, c’est l’hécatombe dans le secteur du commerce, puisque de nombreuses enseignes célèbres disparaissent les unes après les autres, laissant de nombreux salarié-es sur le carreau.

André, Camaïeu, C&A, Gap, Go Sport, Kookaï, les Galeries Lafayette en régions, Naf Naf, Pimkie, San Marina, Yves Rocher etc., autant d’enseignes connues de toutes et tous mais qui sont peut-être vouées à disparaître... si ce n’est pas déjà fait pour certaines !

Si les ventes en ligne sont désormais plébiscitées par une majorité de consommateurs, ce n’est pas forcément parce que ces derniers ne souhaitent plus se rendre en boutique, mais que les enseignes rivalisent de stratagèmes pour les inciter à privilégier ce mode d’achat.

En effet, pour rendre le e-commerce plus attractif, les dirigeant-es réduisent les stocks en magasin et, si vous souhaitez désormais obtenir le produit désiré, vous devrez le commander soit par vous-même, soit auprès de vos conseillères. Le choix des marques et produits est également plus vaste, certains sont d’ailleurs uniquement disponibles sur internet. Les remises sont aussi majoritairement plus importantes et applicables uniquement en ligne.

Autant de méthodes qui sont lourdes de conséquences puisque la baisse de fréquentation dans les points de vente est alors inévitable et conduit inexorablement à leur fermeture. L’entreprise réduit ainsi ses coûts sur la main-d’oeuvre et sur le paiement des loyers.

La palme du cynisme revient à l’enseigne de parfumerie sélective Nocibé, puisqu’en novembre 2020, soit deux mois avant l’annonce de son Plan de Sauvegarde de l’Emploi, les responsables de magasin avait pour consigne d’obliger leurs collègues à proposer au client de télécharger l’application du site et d’inciter ce dernier à faire ses achats via l’application. Le suivi des téléchargements était contrôlé grâce à un code barre attitré pour chaque magasin. Si l’objectif n’était pas atteint, les salarié-es devaient s’expliquer auprès de leur manager, les employé-es contribuant ainsi sans le savoir à la suppression de leur emploi !... Lire plus