Décembre 2022
Une forme de tradition appelée « trêve des confiseurs » consistait à lever le pied en fin d’année pour donner de nouvelles perspectives et prendre de bonnes résolutions pour l’année à venir. Le contexte social et économique particulièrement tendu aurait pu inciter à une pause dans les luttes côté salarié-es et à une temporisation dans l’annonce des réformes côté gouvernants.
C’est tout le contraire en cette fin 2022 avec une multiplication des luttes dont celle emblématique et victorieuse des contrôleurs SNCF. Mais du « côté du manche » on n’est pas en reste avec une stigmatisation outrancière des privé-es d’emplois, des travailleurs précaires et des allocataires de minima sociaux sans parler des immigré-es ou des retraité-es. En paraphrasant à peine un fameux fabuliste c’est « Haro, Haro, Haro ! sur les chômeurs, les précaires, les étrangers et les vieux !
A des degrés divers toutes ces catégories de la population sont présentées par nos gouvernants et une partie de ce qu’on nomme mal à propos les « classes dirigeantes » comme des profiteurs du système de protection sociale, voire des fainéant-es et des assisté-es. Ces même détenteurs de pouvoirs institutionnels et économiques oubliant systématiquement les catégories les plus assistées de notre pays à savoir les détenteurs de capitaux, actionnaires et autres rentiers pour qui l’assistance ou la clémence publiques ne connaissent pas elles de trêve.
Ainsi à la veille d’une fête religieuse importante synonyme d’attentions envers les autres et notamment ses proches, le gouvernement n’a pas hésité à charger la barque des privés d’emploi et des allocataires de minima sociaux (rappelons-le tous en dessous des seuils de pauvreté) : annonce d’une aggravation inédite des mesures de baisses de droits pour les chômeurs et doublement du nombre de départements où sera expérimentée dès janvier la chasse aux pauvres sous couvert d’activités imposées pour toucher son obole. Les annonces en matière d’immigrés «sélectionnés » en fonction de nos seuls besoins économiques faisant fi de tout critère humaniste ne fait que charger la barque d’une forme de violence institutionnelle.
La galette des rois va être difficile à avaler encore cette année quand on pourra se la payer. Point d’or, de myrrhe ou d’encens mais plutôt du plomb, de la sueur et des larmes… Mais aussi une colère légitime qui commence à s’exprimer côté chômeurs organisés par des occupations de pole emploi et plus généralement par des annonces de mobilisations sur des enjeux majeurs comme celui des retraites elles aussi dans le collimateur d’un gouvernement « serial killer » de toute protection sociale.
Nous ne devons pas avoir l’ombre d’une hésitation face à cette offensive sous forme de « blitz krieg » contre nos droits collectifs en termes de protection sociale. Ne dispersons pas nos forces et faisons enfin le lien entre les enjeux de l’assurance chômage, des retraites et de la défense de tous les travailleur-es quelle que soit leur origine. Toutes et tous uni-es et en lutte pour reconquérir nos droits