Encore de belles saisons à venir…
Le week-end des 21 et 22 septembre, SUD Rural Territoires était invité à l’interlude des Soulèvements de la Terre, en tant qu’organisation syndicale engagée aux côtés de celles et ceux qui ne se résignent pas. Nous avons répondu présent. Ces quelques lignes sont un bref compte rendu de deux journées riches d’individus, de réflexions et de perspectives de luttes.
Une fois enregistrés auprès de l’accueil, nous avons consacré une partie du début de soirée, en compagnie de deux militantes, à orienter les arrivant·e·s. Un temps qui permet d’échanger, de mieux se connaître et qui, avouons-le, met du baume au cœur : nous ne sommes pas seul·e·s.
Une fois remplacés à notre poste, direction le chapiteau « Rémi Fraisse » (pas d’oubli et pas de pardon pour les assassins). On assiste alors à un chifoumi géant, auquel nous ne participons pas… compte tenu du fait que nous vous écrivons (la bonne excuse). Le deuxième jeu invite les participant·e·s à se positionner selon leurs régions d’origine, l’occasion de se présenter entre migrant·e·s d’un week-end. Toutes les régions de France sont représentées (on compte même quelques camarades qui ont fait le déplacement depuis l’étranger, Bretagne, Belgique…) et tous les territoires également (métropoles, territoires ruraux…) Troisième étape, le « quatre quarts », le centre du chapiteau est divisé en quatre parties, lesquelles permettent de se positionner selon son engagement du moment : participation à des comités locaux, à des collectifs divers et variés, autonomistes engagés dans le soutien à des luttes locales… Une soirée très festive, on fait connaissance, on s’intègre.
Vient la présentation des luttes, le micro tourne et c’est un inventaire, non exhaustif pour cause de publication, que nous vous livrons : déforestation sauvage, mines de lithium, déchets nucléaires, massacre de zones humides, de terres agricoles pour des projets autoroutiers et ferroviaires, jeux olympiques d’hiver 2030…
Un exemple concret de combat en cours nous est offert par A., jeune militant des Soulèvements en Mayenne : extension d’un site Lafarge sur une carrière existante, sur 33 ha de terres agricoles, 17 ha de bois endémiques, au-dessus de la seule nappe phréatique du Sud-Mayenne. La quasi-totalité des mairies s’oppose au projet, cela n’empêche pas la préfecture de donner son accord à l’agrandissement… Du fait de recours juridiques déposés par les opposant·e·s, le projet est actuellement à l’arrêt. Affaire à suivre.
La liste est longue, trop longue. Une dynamique écocidaire, sur bien des fronts, au service du profit de quelques un·e·s, qui accélère l’extinction du vivant sur cette planète et grève les chances de survie de notre espèce.
Les coupables ? Des capitalistes décomplexé·e·s, qui surfent sur le CAC 40 et s’enrichissent outrancièrement (enlève ton masque Bolloré). À leur solde, des politiques corrompu·e·s et un appareil de répression qui peut agir en toute impunité pour nous faire rentrer dans le rang : arrestations arbitraires, emprisonnements, mutilations, assassinats. Le côté obscur de la force.
Face à ces géants, des individus, seul·e·s ou organisé·e·s en collectif, qui refusent l’inacceptable. Énergie, tolérance, respect pour le vivant, sens du partage, telles sont les qualités et valeurs qui les animent. Ce temps de rencontre permet le partage et l’analyse des luttes passées, la programmation des combats à venir. Pour des raisons évidentes de confidentialité, nous n’évoquerons pas les prochains rendez-vous de cette nouvelle saison qui commence, nous ne pouvons que vous annoncer un automne et un hiver chauds.
Sous le chapiteau, flotte un parfum contestataire, voire révolutionnaire, pour venir à bout de l’oppression des dominant·e·s. « Il faut allier le pessimisme de la raison à l’optimisme de la volonté », une maraîchère du sud de la Manche cite Gramsci, ces mots sonnent juste.
Allez, on se quitte sur une autre citation, remaniée celle-ci : « Celleux qui vivent sont celleux qui luttent », écrivait le vieil Hugo.