La convergence des luttes
n’est plus une nécessité mais une urgence !!!
LaFédération SUD Santé Sociaux qui œuvre à la convergence des luttes était invitée au 39ème Congrès de l’Union Syndicale de la Psychiatrie (USP) qui s’est déroulé du 8 au 10 mars 2024 à Paris.
La situation de la psychiatrie partout en France continue à se détériorer malgré les multiples alertes des professionnel·les.
L’USP dénonce des méthodes scientistes qui préconisent essentiellement des traitements médicamenteux et rééducatifs sans proposer une approche relationnelle approfondie du sujet.
Ainsi, des Centre Experts et plateformes scientistes sont déployés aux dépens d’une organisation de la psychiatrie publique, le secteur, de plus en plus en péril par un manque de moyens face à une demande grandissante d’un public de plus en plus fragile.
N’OUBLIONS PAS QUE DES CMPP, CMP, CATTP, HDJ[1] pour des enfants, des adolescents, ou des adultes ont été amenés à fermer, faute de pédopsychiatre ou de psychiatre, ou de façon arbitraire pour laisser place à des centres de diagnostic.
Le gouvernement, loin de tenir compte des difficultés et des besoins des services publics, continue à faire appel à des services privés notamment la Fondation FondaMental financée par des lobbies dont 32 mécènes et partenaires privés, de grandes entreprises capitalistes privées dont dix laboratoires pharmaceutiques.
Sur son site, FondaMental expose entre autres : «en effet, plusieurs gènes liés aux conduites suicidaires ont déjà été identifiés» et «des travaux prometteurs ont permis d’identifier les premiers biomarqueurs du risque suicidaire»
Nos services publics sont de plus en plus précarisés et le budget de la sécurité sociale récemment voté ne tient pas compte de cet état de fait.
Ce n'est pas par manque d'efficacité que les services publics ne répondent pas aux besoins de soin de la population mais par manque de moyens !!!!
Les recommandations de la Haute Autorité de Santé (HAS) qui préconisent «une prise en compte des dimensions psychiques et physiques de la souffrance du patient» avec le souhait de «chercher à établir une relation de confiance favorisant l’alliance thérapeutique» correspondent à la démarche qui a toujours été défendue par les professionnel·les dans les services de soins.
Mais le manque de psychiatres, de pédopsychiatres et de soignant·es ne nous permet plus de remplir cette mission.
L’appel de l’HAS à une meilleure coordination et à l’intervention des médecins généralistes est loin d’être satisfaisante quand on connait leur propre difficulté à faire face aux besoins de soin de la population.
Notre système de santé, d’un point de vue général est gravement attaqué :
- Mise en cause des arrêts de travail
- Fermeture de lits
- Diminution de la prise en charge des Affections de Longue Durée (ALD)
- Diminution des prises en charge des transports sanitaires
- Fermeture de services etc…
En désignant les professionnel·les du soin et les patient·es comme uniques responsables des déficits, le gouvernement fait l’impasse sur son obligation de permettre à toute personne d’accéder aux soins tel que l’avait défini la mise en place de la sécurité sociale .
Les véritables responsables de la dégradation des services
qui fragilise la population sont masqués.
Celles et ceux qui prennent soin sont dénigré·es et rarement entendu·es. Les soignant·es, peu considéré·es, se découragent et désertent la profession.
Et, loin de proposer des mesures pour lutter contre cette désertion, le gouvernement s’en sert de prétexte pour justifier les fermetures de services, n’ayant qu’à l’esprit d’économiser sur les missions de service public et de culpabiliser la population pour le faire.
Cet état de fait participe à accentuer des situations de violence alimentant de manière pernicieuse le recours à des réponses sécuritaires. Nous sommes dans un système de plus en plus autoritaire et inquiétant. La Fédération SUD Santé Sociaux se rallie aux constats et au revendications de l’USP et dénonce cette progression galopante du «malaise dans la civilisation» qui loin d’être prise en compte de façon humaine fait encore l’objet d’une marchandisation où la relation humaine est loin d’être une priorité.
Le gouvernement refuse d’entendre et préfère encourager
le développement d’intérêts privés.
La population n’est plus considérée voire vouée au silence et a la soumission !! Alors levons nous !!!
Nous, Fédération SUD Santé Sociaux, serons présent·es et actif·ves aux Assises citoyennes du soin psychique qui se dérouleront à Paris à la bourse du travail les 24 et 25 mai 2024 où nous vous invitons vivement à participer
[1] Centres Médico-Psycho-Pédagogiques, Centres Médico-Psychologiques, Centres d’Activités Thérapeutiques à Temps Partiel, Hôpitaux De Jour