Question à ...

Rencontre avec SACCAGE 2024, un collectif qui s’est donné pour objectif de lutter contre les « saccages » des JO 2024.

Saccage 2024, le nom est fort, quelles sont vos actions ?

Saccage 2024 lutte contre les saccages provoqués par la tenue et la préparation des Jeux Olympiques à Paris en 2024, mais aussi de tous les Jeux Olympiques. Notre première apparition est le mardi 17 novembre 2020, répondant à l’appel contre la réintoxication du monde, différentes associations, collectifs et habitant-es ont convergé pour le premier « Toxic Tour » de Saccage2024. Nous avions choisi de mettre en lumière ce qui se prépare à Carrefour Pleyel (à Saint-Denis) : un diffuseur autoroutier construit juste au-dessus du groupe scolaire Pleyel-Anatole France, dans le but désormais explicite de desservir le Village des sportifs non loin d’ici ; la destruction d’un foyer de travailleurs migrants expulsés sans solution de relogement satisfaisante pour construire ce Village Olympique.

A partir de là, nous sommes entré-e-s en résistance face aux saccages écologiques et sociaux que provoquent les Jeux Olympiques de Paris en 2024.

Nous, habitant-e-s de Seine-Saint-Denis et de ses alentours, associations et collectifs, sommes rassemblés pour défendre les espaces où l’on vit, où l’on habite, où l’on se rencontre, où l’on tisse des liens et ou l’on s’amuse, menacés par la préparation et la tenue de ces jeux.

Un an plus tard le 16 octobre 2021 nous avons décidé de clarifier nos objectifs et notre stratégie :

Enquêter sur les saccages olympiques, créer/traduire des ressources critiques pour les contestataires des JO ici et ailleurs
Contre-propagande : toxic-tour, collage, infokiosque, tracts, perturbations d’évènements…
Créer et renforcer des foyers de contestations à partir de saccages locaux et globaux

Depuis on continue à se mobiliser et à faire un lourd travail de contre propagande et de création de contenu.

Les JO sont un truc énorme, comment espérez-vous lutter contre ?

Nous avons conscience que les Jeux de Paris 2024 auront probablement lieu, cela dit, des zones sont encore à sauvegarder et de nombreuses choses sont à gagner. Les Jardin Ouvriers d'Aubervilliers, le Boulodrome du parc de la Courneuve ont été sauvé et nous allons continuer à lutter pour ralentir les dégâts olympiques. Aussi, la rencontre avec les anti-JO d'autre pays nous a permis de s'appuyer sur leur travail, et de prendre conscience que notre travail va aussi servir les luttes futures. Peut-être que les Jeux de Paris seront les derniers ?

Quel rôle peut avoir un syndicat dans une telle lutte ?

Le syndicalisme a toute sa place dans la lutte contre les JO, parce que ce sont nos lieux de vie, mais aussi nos conditions de travail qui sont lourdement impactés. Lutter contre les JO c'est lutter contre le travail dissimulé avec les bénévoles, contre les conditions de travail déplorable du BTP, contre la privatisation, contre le sport business etc. Le slogan des JO "plus haut, plus vite, plus fort" n'est-il pas précisément l'idéologie contre laquelle on lutte dans nos quartiers et nos entreprises ?