EDITO : La colère féministe est là ...

La colère féministe est là et c’est avec force qu’elle s’affiche sur les réseaux sociaux, sur nos murs et dans la rue en France et partout dans le monde.

Aux Etats-Unis, en Pologne, des milliers et des milliers de femmes se mobilisent pour le droit à l’IVG, en Ukraine les féministes réclament le droit de résister et de se défendre, en Iran des dizaines de milliers de femmes se révoltent après l’assassinat de Masha Jina Amini par la police et provoquent une contestation sociale et sociétale majeure susceptible de faire vaciller le pouvoir des mollahs. Solidaires soutient toutes ces luttes, toutes ces résistances.

À l’heure où le conservatisme reprend ses droits partout dans le monde, menaçant des acquis qu’on ne pensait plus avoir à défendre comme l’avortement, où le soupçon de mensonge ne cesse de peser sur les victimes, le mouvement #MeToo fête ses cinq ans (officiellement, ses 15 ans). Et aujourd’hui harcèlement sexiste et sexuel, agressions sexuelles et viols, continuent de détruire la vie de milliers de femmes, et ce, même dans nos espaces militants!

Pour notre Union, le travail contre les violences sexistes fait partie de notre engagement féministe. Au-delà de la défense des salariées victimes de ces agressions et harcèlements, notre engagement se comprend comme le refus de cette tolérance sociale qui va des inégalités professionnelles entre les femmes et les hommes aux agressions sexistes et sexuelles...

Pour contrer ce qui relève d’une société encore sous domination masculine, il est indispensable d’agir dans tous les espaces sociaux : famille, école, travail, culture, média... en développant une éducation non sexiste dès la petite enfance, en rappelant que seul un OUI est un OUI, en interdisant les publicités et autres supports de communication véhiculant des messages sexistes, en appliquant les lois déjà existantes et en les faisant connaître partout, et en se plaçant à côté des victimes en arrêtant de soutenir les agresseurs, même quand ce sont des “camarades”!

Nos formations (Agir syndicalement contre les stéréotypes et inégalités de genre, Agir syndicalement contre les violences sexistes au travail, les journées intersyndicales femmes, les prochaines journées « le 8 mars toute l’année !»...) sont des moyens pour agir au quotidien. Car nous le savons : pour en finir avec toutes ces violences, il est indispensable de mettre en œuvre une politique globale, pérenne et qui ne doit souffrir d’aucune restriction budgétaire ou de moyens humains.

Et on en est loin.